« Tout ce qui nous entoure devient partie de nous-mêmes, s’infiltre dans les sensations mêmes de la chair et de la vie, et la bave de la grande Araignée nous lie subtilement à ce qui est près de nous, nous berçant dans ce lit léger d’une mort lente qui nous balance au vent. Tout est nous, et nous sommes tout ; mais à quoi cela sert-il, puisque tout est rien ? Un rai de soleil, un nuage – dont seule l’ombre soudaine nous dit le passage -, une brise qui se lève, le silence qui suit lorsqu’elle a cessé, tel ou tel visage, des voix au loin, un rire qui monte parfois, parmi ces voix parlant entre elles, puis la nuit où émergent, dépourvus de sens, les hiéroglyphes morcelés des étoiles. »
Fernando Pessoa, Le Livre de l’Intranquillité [167]
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ça nous éloigne peut-être de Pessoa mais j’ai une peur bleue des araignées,pourtant je suis fasciné par leurs toiles,dans la lumière on dirait des grilles d’interprétation,elles créent un regard,un sens de l’observation,surtout lorsqu’elles frémissent à la brise
elles me font penser au balancement du réel et j’aimerais que le reste de la vie soit aussi doux
les araignées je voudrais les caressr,les choyer,mais c’est impossible,j’essaie simplement de ne plus les écraser,leur laisser leur présence
impossible d’expliquer une telle terreur,rien ne pourra jamais me faire comprendre cette peur,ce que je saisis grâce à elles c’est que je dois me transformer,faire entrer la conscience dans la nature du changement
malheureusement je suis trop rigide
eh bien moi je ressens un peu la même chose vis-à-vis des (gros) chiens…
j’ai été rythmé par les chiens,mais ça s’est cassé,on m’a dit que j’étais prisonnier mais ce n’était pas vrai,les prisons sont venues après,maintenant je nourris les chats du quartier,comme les vieilles dames,et certains m’accompagnent lorsque je pars lire dans les bois,j’essaie de leur montrer ce qu’est un livre mais ils s’en foutent
je crois que certains animaux sont bienheureux