Natalia Gontcharova, Une ville (1911) .
Rien que des villes
Pliées en deux comme des bossues
Parcimonieuses divisions
Demi-jour demi-vue
Demi-gestes demi-vie
Par ici cortèges de moignons
Une part de réel une part d’imagination
S’inventer capitales affairées
Par ici troncs visages
Les fenêtres à l’horizon
Le firmament de l’éclairage
Exhorter confluence des suffrages
Le soi-disant arrive
Allez-y natures furtives
La boue le boulevard
Entre deux dents des trous noirs
Des caries l’une raconte l’autre enregistre
A la périphérie
Accoutrement sinistre
Se poser attendre réfléchir créer
Une façade lignée comme un cahier
Noter cela
Les murs tout droits
Les bâtiments aigris
Et le courant revêche qui s’enterre
La foi vocifère
En relief à l’envers
D’une phrase flouée la lumière fuit
Agace les vitres ennuyées
Gratter l’œil la pierre pour s’en défaire
La carapace des toits
Compter cela les cailloux dans l’estomac