Hadriatique

.

Je rêve d’un amour pareil à la mer

Un enveloppement total

Et continu le corps rencontré

Saisi de partout porté et soutenu

Dans l’extase cependant que libre

Par la nage de se mouvoir

Loin des rivages connus

Et dans cet abîme descendre

M’enfoncer suivant le désir

D’une autre connaissance

Au frôlement d’une faune invisible

Je rêve de la mer

Étreinte absolue

Jusqu’à la dissolution

De la peau terrain originaire

Où le corps se différencie

De cela qui l’atteint

A l’acmé de la sensation

L’horizon chavire là-bas

Loin du littoral assermenté

Aux terres raisonnables

Je m’en vais jusqu’à la noyade

Voie seule

Indiscernable à l’accession

De cet au-delà qu’est l’amour

.

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– la douceur –

Moi aussi maintenant je devais présenter cette apparence éperdue.

(Jonathan Littell, Une vieille histoire)

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.

et soudain c’est la douceur

comme venue se poser là

où ça blesse

un mot un pan de peau

à l’ourlet des lèvres

sans égard sans

projet

un possible frôlement

avant de se transporter

ailleurs je le sais

sauf à discerner

accueillir par la voix

les yeux l’ouïe

sa part de folie

sa part d’invention

de désastre et d’ennui

peut-il encore s’étendre

l’espace

où rêveuse s’installe

l’émotion sans s’amoindrir

fût-elle alors

renvoyée à son origine

comme

dépossédée d’elle-même

la douceur serait

en cet espace je le vois

éperdument souveraine

.