La vampire

 

Munch La vampire
Edvard Munch, Vampire

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D’un être la chair

Insoucieuse  je suis l’ombre

Admirative

Stupeur calme

Un regard ne requiert

Nulle invitation

Aux mondanités apéritives

Je me tiens immobile

Silencieuse attentive

Cette faim qui est mienne

Inconsolable

A pour se rendre aimable

Une grammaire précise

 Prétextes faux fétiches

Syntaxe secrète de sensations

La collection croît

 Dans le soufre de mes pupilles

Pour qu’un  imaginaire

Se révèle

Une autre rive

S’ouvre vulnérable

 De ce genre d’intrusion

Nul ne se protège

  Jamais assez

D’aucuns  jugeant

 Subtilement dérisoire

En moi ce pouvoir

De dételer

 Du monde sensible

 Des territoires sauvages

Ainsi se lève

 Mon appétit

 Mes avidités furtives

Je peux je dois

 Capturer l’âme et me laisser

Descendre

Le long des fleuves jugulaires

 Mon aptitude délirante

À déceler un corps

Là où il s’abime d’un mot

Appeler le sang s’il faut

Préparer la morsure

Suivre la veine

Dont je m’octroie

 L’accès ce risque

Coule de mes lèvres

Jusqu’à mon cœur

Eclipse je ne suis guère

 De l’ennui

Que le cauchemar

La  subreptice

Interruption

 

 

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Nos contiguïtés

Reprise et ressouvenir sont un même mouvement, mais en direction opposée.
Sören Kiergegaard

 

la reprise (un anniversaire)

.

Rouvre sans cesse

les mêmes ouvrages

le sang obnubilé

les mêmes naufrages

s’il pouvait

désapprendre

 ce sang-là  seulement

de nos sens

nous voyant circuler

aux mêmes endroits

entre nous dresser

les mêmes barrages

le renversement

serait de prendre

 le contre-courant

 dès lors que la reprise

couve et fulmine

qu’elle s’immisce

 repue en nos cœurs

de nos dehors préservés

nos temporalités

contiguës

nous trahissent

assidues aux désirs

les pensées aux corps

récolte effective

d’une conversation qui s’ignore

.