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Les doigts en méduse c’est toi nommément que je regarde maintenant je
Tombe
Entortillée dans la nasse de mes gestes indéchiffrable l’idée de ton visage
S’abandonne
La nuit frôleuse mes doigts détiennent la clé des songes secousse après secousse à main levée se
Dessine
Une forêt face nord face sud je dresse des arbres le firmament arrache d’en haut le ressac
L’emporte sur ma rêverie
Un geste sans contours fondu au noir courroie des tourments l’anonymat de ma peau le paysage me
Fuit
La chambre exutoire s’effondre l’asymétrie te propage ce mouvement à travers moi tu
Voyages
Hors des zones relationnelles cérémonie qui propitiatoire me
Rejoue
Sa valeur solitairement chorégraphiée
Tout aussi beau que troublant…
Osmose entre ce poème et son approche (billet précédent). Les mots s’évadent de la pensée dans un essaimage de hasard. La fin du poème est comme une blessure de bonheur consenti.
l’image puzzle est troublante (j’aime ce mot dérobé à Homer).
Merci pour votre commentaire Christiane, qui comme toujours me frappe par sa justesse. C’est pourquoi je me permets, cette fois-ci, exceptionnellement, de vous reprendre sur un seul mot : « essaimage de hasard ». De hasard il n’y a point dans les phrases qui me viennent, chaque terme est pesé, chargé de sens. De sens au pluriel, je le concède, d’où peut-être une forme de hasard, après tout, les sens émergeant de la diversité des lectures produites par le poème pouvant et devant m’échapper.
Ah, le « hasard » de l’essaim de mots, des images, des débris d’image… qui court à travers le poème Est-ce que la main qui écrit a suivi son rythme ? Une montée obscure traverse votre espace mental, éruption verbale où votre langue de poète a saisi des éclats, les a articulés jusqu’au presque silence, jusqu’à la confidence, jusqu’à la douceur. Votre parole semble poursuivre votre parole qui se dérobe de poème en poème… C’est bouleversant.