Avec l’enfermement, nous avons donc perdu l’espace public des apparences, de la civilité polie, du flirt, des rituels vides mais ô combien nécessaires, du sens du possible : tout ce qui fait de nous des êtres proprement sociaux. Nous avons perdu non seulement un monde public, mais le monde lui-même. S’il y a bien une chose que le confinement montre, c’est à quel point Rousseau avait tort : l’intimité intense et un état de totale transparence avec les autres sont à long terme insupportables. Si nous avons besoin du monde, c’est précisément bien pour pouvoir nous cacher de nous-mêmes et des autres, pour changer de personnalité et d’apparence.
Eva Illouz, l’intégralité du texte est à lire ici