De la machine à l’individu : l’animal est-il une personne ?

« D’abord c’est un point qui oscille, un filet qui s’étend et qui se colore ; de la chair qui se forme ; un bec, des bouts d’ailes, des yeux, des pattes qui paraissent ; une matière jaunâtre qui se dévide et produit des intestins ; c’est un animal. Cet animal se meut, s’agite, crie ; j’entends ses cris à travers la coque ; il se couvre de duvet ; il voit. La pesanteur de sa tête, qui oscille, porte sans cesse son bec contre la paroi intérieure de sa prison ; la voilà brisée ; il en sort, il marche, il vole, il s’irrite, il fuit, il approche, il se plaint, il souffre, il aime, il désire, il jouit ; il a toutes vos affections ; toutes vos actions, il les fait. Prétendrez-vous, avec Descartes, que c’est une pure machine imitative ? Mais les petits enfants se moqueront de vous, et les philosophes vous répliqueront que si c’est là une machine, vous en êtes une autre. » Diderot, « Entretien entre d’Alembert et Diderot. Le rêve de d’Alembert » (1769)

Science et empathie. Les animaux, il serait dommage de ne les envisager que sous l’angle étroit de l’exploitation. Sans aller jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’un problème mineur dont je pourrais ne pas tenir compte au quotidien, le fait de ne considérer les animaux que dans leur rapport aux hommes revient à commettre une injustice à leur égard. Ce pourrait-il que ce point de vue partiel et partial soit lui-même un épiphénomène de l’exploitation, sa nécessaire mauvaise conscience ?

« L’homme est avide, obligé de l’être, mais il condamne l’avidité, qui n’est que la nécessité subie – et met au-dessus le don, de soi-même ou des biens possédés, qui rend seul glorieux. Faisant des plantes, des animaux, sa nourriture, il en reconnaît, cependant le caractère sacré, semblable à soi, tel qu’on ne peut les détruire et les consommer sans offense. Devant chaque élément que l’homme absorbe (à son profit) fut ressentie l’obligation d’avouer l’abus qu’il en fait. Un certain nombre d’hommes entre les autres eut la charge à son compte de reconnaître une plante, un animal devenus victimes. Ces hommes avaient avec la plante ou l’animal des relations sacrées, n’en mangeaient pas, les donnaient à manger aux hommes d’un autre groupe. S’ils en mangeaient, c’était avec une parcimonie révélatrice : ils avaient d’avance reconnu le caractère illégitime, grave et tragique, de la consommation. N’est-ce pas la tragédie même que l’homme ne puisse vivre qu’à la condition de détruire, de tuer, d’absorber ? » (Bataille, « L’expérience intérieure p. 153)

Sans doute cet équilibre persiste-t-il, même dans une société largement désacralisée. Certains refusent, d’autres abusent, la majorité « consomme ». Cet ajustement spontané, presque naturel, en marge de toute conscience morale, pourrait presque me convaincre de l’inutilité de toute communication au sujet de l’éthique animale, si mes recherches ne visaient pas, en premier lieu, à clarifier les choses vis-à-vis de moi-même. Quoi qu’il en soit, pour être cohérente, l’éthique doit se fonder sur la connaissance de son sujet. En tant qu’extension de l’éthique générale, l’éthique animale élude – paradoxalement – l’animal en soi, laissant ce domaine d’étude aux biologistes. En se réservant la question du droit  et de la régulation des rapports, elle doit néanmoins se confronter à la problématique de la définition et s’accommoder de  l’évidente contradiction que l’animal, qui ne peut s’exprimer en son nom propre, reste dès lors pour elle un objet, au mieux un sujet absent. Que l’empathie évolue en désir de connaissance ou, à l’inverse, que la connaissance génère, par l’altérité ou l’identité qu’elle révèle, du sentiment, il s’agit d’une égale considération pour un sujet que l’on ne peut simplement se contenter de connaître, ou d’aimer. Les deux sont nécessaires, complémentaires. Autant les diverses formes que revêt l’anthropomorphisme me font horreur, autant l’animal en tant que figure d’altérité me passionne. Je ne me souviens plus de ses mots exacts, mais j’avais été touchée par ce que Deleuze disait dans l’Abécédaire à propos des chats. Quelque chose comme ceci : il ne faut pas être, avec les animaux, dans un rapport humain, mais dans un rapport animal. Communiquer avec son chat – pourquoi pas ? mais cela implique une démarche active, une recherche, une rencontre sur son terrain à lui, l’observation, le décryptage de son comportement – sachant que, de son côté, il effectue le même travail vers nous.

Le livre : « L’animal est-il une personne ? », Yves Christen, Comprendre animal dans le sens d’individu (non humain). J’avais entendu l’auteur pour la première fois en avril sur France Culture, son argumentaire, fondé sur la défense d’une pratique humble et responsable (voire reconnaissante) de la vivisection, m’avait laissée sceptique. En tant que spécialiste en immunologie et immunogénétique, impliqué dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer ainsi que, plus généralement, dans le domaine des neurosciences, son intérêt pour les animaux non humains est à la fois celui du chercheur amené à pratiquer des expérimentations à visée thérapeutique, et celui du biologiste passionné de science pure. Observateur de terrain (des léopards en Afrique notamment), et, bien sûr, de laboratoire, Yves Christen dresse le catalogue détaillé des découvertes récentes en matière d’intelligence animale. Raison, langage, conscience, émotion, culture ? Ces qualités, que l’on a longtemps crues propres à l’homme, instruisent désormais toute étude dans ce domaine. Si la proximité génétique de l’homme avec les grands singes est aujourd’hui (presque) généralement admise – au  point qu’il serait même question de rattacher les chimpanzés et les bonobos au groupe des homos – on sait moins que les autres mammifères, les oiseaux, les êtres marins et les insectes témoignent, individuellement et sous des modes variés, de facultés morales, culturelles, sociales et intellectuelles. Il importe de se défaire des préjugés – et ils sont nombreux – qui consistent à considérer les « bêtes » comme imparfaites, insuffisantes, incomplètes, en un mot : moindres. Rigoureusement darwinien, Yves Christen prend nettement parti contre l’anthropocentrisme : chaque espèce, chaque individu présente des capacités cognitives spécifiques adaptées à ses besoins.

« Leur dignité profonde ne tient pas à ce qu’ils sont presque comme nous, mais plutôt au fait qu’ils sont intégralement eux-mêmes, c’est-à-dire différents. » (p.  121)

Pris dans une ambivalence permanente entre semblance et dissemblance, le chercheur se heurte à de multiples difficultés, qui tiennent autant de sa propre subjectivité qu’au fait que l’observation modifie le sujet, en particulier en laboratoire. Comment s’abstraire du modèle humain en matière de science cognitive ? La communication est l’exemple type d’une fonction universelle (parce que indispensable à la survie) qui s’actualise de façon extrêmement variée, parfois même indécelable.  L’animal s’est développé – et perfectionné – en s’adaptant aux contraintes extérieures. A lire ce recensement détaillé de facultés cognitives, on ne pourra que s’étonner, s’émerveiller de l’évidence d’une continuité effective de l’animal le plus primitif jusqu’à l’homme. Dès lors, dans la communauté des vivants, il n’y a guère qu’une différence de complexité, si l’on tient toutefois à maintenir une hiérarchie plus subtile que celle de la force. Le fait même d’énoncer par le détail que rien de ce que nous considérons comme spécifiquement humain n’est étranger à la « bête », se révèle extrêmement problématique, en théorie – qu’en est-il du concept d’humanité ? – comme en pratique – qu’en est-il de nos rapports avec l’animal non humain ? Yves Christen ne fait pas l’impasse sur ses propres contradictions. On en revient au paradoxe du chercheur. La proximité biologique entre l’homme et l’animal justifie l’expérimentation et la rend de fait, difficilement défendable :

« Cela dit, par ma position, je ne cherche pas à délégitimer la recherche. Bien au contraire : je considère qu’existe un devoir éthique de connaître et notamment de connaître l’Autre. Il me semble seulement qu’une telle démarche consiste précisément à ne pas refuser l’ambiguïté, à ne pas se complaire dans un confort intellectuel facile, en se contentant de dire que l’animal n’est qu’un animal. » (p. 371)

J’ajouterai pour ma part que, si je ne souscris pas entièrement au point de vue d’Yves Christen, (notamment parce qu’il ne tient pas compte du fait que l’expérimentation embrasse un champ beaucoup plus vaste que celui de la recherche thérapeutique), son positionnement éclairé me semble moins critiquable  que celui des défenseurs acharnés de la vivisection , lesquels persistent à objectiver ces « auxiliaires de recherche » et nient toute problématique morale en se domaine (puisque seul compte l’homme). Pour autant, là n’est pas le propos du livre, comme je le disais, il s’agit d’un traité sur l’animal en tant que personne, une étude positive riche en informations et en perspectives. Il n’empêche, on se réjouit quand les avancées de la science bousculent les mentalités et contredisent les jugements dépréciatifs. Yves Christen ne manque pas, tout au long du livre, de confronter les données scientifiques aux discours des philosophes, Descartes, Malebranche (les animaux-machines), Kant,ou, plus récemment Luc Ferry. D’autres penseurs au contraire –  Lévi-Strauss, les Pythagoriciens, les utilitaristes anglais, aujourd’hui Peter Singer et Florence Burgat –  sont cités pour leur intuition, avec ou sans l’appui du savoir scientifique. La démultiplication des points de vue est un élément appréciable,  pour une approche instruite, méditée et très attractive. Les diverses manifestations de l’intelligence dans la nature sont réellement fascinantes, et les stratagèmes que les savants imaginent pour les mettre à jour, c’est-à-dire « tester » les animaux, ne le sont pas moins. Yves Christen alterne ainsi les différents registres de discours : anecdotes, récits, exposés théoriques, interprétations, prospections, etc. Au fil de la lecture, le regard sur l’animal se met à évoluer, devient curieux, plus attentif, plus réceptif. Je laisse à l’auteur le mot de la fin, pour l’énoncé de ce concept essentiel qu’est la « théorie de l’esprit »:

« C’est pourquoi je voudrais proposer ici un autre regard, une façon de voir d’autant plus nécessaire à mes yeux que je me veux à la fois du côté de la science et de celui de la bête. Et qui repose pour l’essentiel sur ce que nous apporte la connaissance de la théorie de l’esprit, laquelle m’apparaît comme l’une des plus grandes avancées de la démarche cognitive animale et humaine. L’évolution des espèces nous a tous, animaux humains et non humains, bâtis de telle sorte que nous nous préoccupons de savoir ce qui habite la tête d’autrui. Pas toujours et pas autant qu’il le faudrait. Mais nous ne saurions vivre sans cela, au risque de nous retrouver autistes, et donc privés d’autonomie. C’est cette théorie de l’esprit qui fait découvrir l’altérité, qui amène à voir, en compétition avec le nécessaire (et biologiquement déterminé) égoïsme, que cet Autre qui nous paraissait simple objet de notre désir de possession a, comme nous, un univers mental qui le rend non seulement sensible à la souffrance, mais qui lui fait nécessairement habiter un univers chargé de sens. De ce point de vue, l’Autre est comme nous. » (p. 411)

« L’animal est-il une personne ? », Yves Christen,(Flammarion, 2009)

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Le point sur l’expérimentation animale

Thème difficile, presque tabou, l’expérimentation animale faisait récemment l’objet d’un débat sur France Culture. Comme toujours, même si je me propose ici d’en exposer les lignes principales, je vous renvoie à l’émission que l’on peut encore écouter pendant quelques semaines sur le site de la chaîne. Il se passe là quelque chose d’essentiel dans la mesure où, pour des raisons évidentes, l’expérimentation animale est aussi largement pratiquée que volontairement tenue dans l’ombre (les laboratoires ont droit au secret – voir fin de cet article). Les quelques douze millions d’animaux sacrifiés chaque année (chiffre impressionnant, mais toujours inférieur à celui de l’industrie de la viande) font l’objet d’un consensus tacite selon lequel l’expérimentation serait un mal  nécessaire, indispensable au progrès. Engagée entre divers scientifiques ( Bernard Calvino, professeur de neurophysiologie; Yves Christen, biologiste; Pierre le Neindre, docteur en éthologie) et une philosophe (Florence Burgat,  philosophe, chercheur à l’INRA), la discussion a ceci d’exceptionnel qu’elle réunit les personnes directement concernées, engagées dans ces pratiques,  disposées à défendre leur travail. L’intérêt est d’autant plus grand que sur ces questions, les défenseurs des animaux étant trop souvent seuls à prendre position, ils finissent, pour se faire entendre, à franchir les limites de la légalité, se heurtent au mur de la loi et de la répression, sans jamais rencontrer d’interlocuteur disposé à entamer un réel dialogue sur la validité morale de la vivisection.

Fondateur de la médecine expérimentale, Claude Bernard (1813-1878) justifie en ces termes l’expérimentation animale :

« Je pense qu’on a ce droit d’une manière entière et absolue. Il serait bien étrange, en effet, qu’on reconnût que l’homme a le droit de se servir des animaux pour tous les usages de la vie, pour ses services domestiques, pour son alimentation, et qu’on lui défendît de s’en servir pour s’instruire dans une des sciences les plus utiles à l’humanité ».

Difficile de lui donner tort, même après cent cinquante ans. L’exploitation de l’animal par l’homme est d’une telle ampleur et à ce point généralisée qu’il serait presque dérisoire de la remettre en cause là où, précisément, elle semble rencontrer une forme de justification morale : sauver des vies.

Problèmes :

– 80% de l’expérimentation, loin de servir le noble idéal de « sauver des vies » , concerne en réalité l’industrie, dont le domaine d’application est infini et nettement moins moral: alimentation, cosmétiques, produits ménagers. Pour ce qui est de la médecine, là encore, il faut reconnaître que les compagnies pharmaceutiques se soucient avant tout de leur bénéfice économique:  les domaines de recherche les plus exploités ne sont pas forcément les plus vitaux : antidépresseurs et médicaments pour maigrir en première ligne. Drogues, tabac, alcool, viagra, et autres remèdes aux inconforts humains  motivent d’innombrables tests dans une quête effrénée de substances miracle parfois elles-mêmes responsables de nouvelles assuétudes.

– la pertinence du modèle animal dans le cadre de la recherche n’est ni absolue ni quantifiable. On est quasiment face à une aporie : si la continuité entre l’homme et  l’animal est absolue, de quel droit peut-on disposer de lui ? en vertu de la supériorité intellectuelle (problème des cas limites : les handicapés) ? ou bien, parce que l’animal ne peut tout simplement pas s’opposer ? – les voies de la douleur sont communes aux uns comme aux autres, et le fait que les animaux ne disposent pas des outils cognitifs pour mettre la douleur à distance ne les rend que plus vulnérables à celle-ci. Pire, malgré cette proximité dans la douleur, il n’en n’est pas moins vrai que physiologiquement l’homme et l’animal peuvent être radicalement différents (un exemple : le chocolat est un poison pour le chien). D’où le manque de fiabilité de ces tests. D’où la nécessité d’essais… sur les hommes eux-mêmes. D’où les multiples scandales de médicaments toxiques. Ce côté fatalement expérimental, à une telle échelle de souffrance, dans un tel vague, est-il acceptable ?

les alternatives ? c’est là que tout se joue en fin de compte : certaines existent déjà, d’autres sont possibles. Le cadre légal de l’expérimentation dispense les laboratoires publics ou privés de les développer.  C’est seulement lorsqu’ils sont contraints par une interdiction doublée d’une échéance qu’ils se révèlent capables d’imaginer d’autres façons de tester (cf mise en place actuelle d’une directive européenne mettant fin à l’expérimentation pour les produits cosmétiques). Il ne faut donc pas dire : les tests sont nécessaires, on n’a pas le choix, mais au contraire, il faut exiger d’urgence le développement de tests cliniques (in vitro).

Pour en revenir au débat proprement dit, voici ce que j’en ai retiré :

– les scientifiques se retranchent volontiers derrière la loi – si la loi l’autorise, je n’ai pas de problème de conscience. Cet axiome est intéressant, de mon point de vue, car il reflète plus loin celui, inconscient,  du consommateur – si je peux l’acheter, c’est éthique. Bien sûr on sait que la réalité est tout autre (fruits et légumes d’Espagne produits dans un système anti-écologique quasi-esclavagiste, culture des bananes,  biocarburants,  vêtements fabriqués par les enfants, etc). La loi est une fabrication humaine, temporaire, elle n’a rien d’éthique, visant tout au plus la bonne entente, la conservation de la société.

– ensuite, les scientifiques soulignent qu’aucun acte n’est purement moral, en d’autres termes, quoiqu’on fasse, on fait toujours du mal. L’ambiguïté morale comme argument en faveur de l’expérimentation, voilà qui est rassurant! (Que dirait Kant là-dessus ?)

– enfin, et c’est ce qui me semble le plus cohérent, c’est un anthropocentrisme assumé qui les conduit à tenir la vie humaine comme valeur absolue, plus précieuse que les millions de vies animales qu’il faut lui sacrifier. (Note personnelle : dans ce domaine particulier, car quand il s’agit de payer ses impôts, de poser un acte social voire de renoncer à une partie de son confort personnel pour le bien du plus grand nombre, ce bel humanisme disparaît aussitôt.)

– paradoxalement, ils tiennent tous à rendre un hommage appuyé aux animaux qui « collaborent ». Yves Christen n’hésite pas à prononcer le terme de « contrat » entre l’homme et l’animal, semblable à celui, implicite, qui régit les rapports entre l’homme et l’enfant. En guise de reconnaissance, ils se proposent de glorifier l’animal, de le respecter au plus haut point. Florence Burgat, philosophe à l’INRA, leur fait tout de même remarquer que ces belles paroles semblent démenties par une réalité de maltraitance, animaux sur la paillasse, souffrances indicibles, humour lugubre et indécent entre scientifiques (elle cite l’exemple de dessins humoristiques expliquant l’utilisation de plaques chauffantes et refroidissantes sur les rats). Pour ma part, je n’ai jamais entendu que mépris vis-à-vis des animaux de laboratoires (sauf quand il s’agit des grands singes et, à la limite, des chiens et des chats plus proches de nous…). Il faut savoir que ces animaux sont véritablement « produits », mis au monde industriellement exclusivement pour cet usage. Du reste, Bernard Calvino se trahit qui, dans son discours, ne nomme jamais le rat, le chien, le chat, employant la périphrase « modèle animal » : un déni psychologique exlicite.

Le débat ne fait pas état des multiples abus, dénoncés au fil des années, qui surviennent forcément dans ce cadre, et dont le laboratoire Huntingdon est un des plus sombres exemples (sévices sur les animaux commis par un personnel recruté parmi les délinquants, repris de justice; infractions au règlement, etc). Faut-il s’étonner, du reste, que de tels lieux attirent les déviants ?

Enfin, pour clore ce billet sur une note pessimiste, je signale que la directive européenne révisée ce 31 mars n’améliore en rien le sort des animaux. En substance :

La nouvelle directive va ainsi permettre :
• l’utilisation accrue des primates capturés dans la nature, un recul par rapport à la protection des grands singes qui pourront à nouveau être expérimentés
• les expériences provoquant des souffrances sévères et prolongées
• l’utilisation répétée du même animal
• que des primates, des chats et des chiens soient utilisés dans des expériences
• de se passer d’un agrément officiel, dans la majorité des cas, pour autoriser les expériences et les souffrances induites
• de conserver le secret sur les expériences en n’informant pas le public.

[Source One Voice – Expérimentation animale, révision de la législation européenne.]

Arrivé là, que peut-on faire ? Tant que le Parlement Européen  préfère suivre les injonctions des lobbies industriels plutôt que la voix des ses citoyens, en majorité hostile à l’expérimentation, en particulier en ce qu’elle ne concerne pas uniquement la recherche médicale, il importe d’orienter ses choix de consommateurs (souvent, d’ailleurs, associés à un souci social et écologique). Ce sont:

–  les médicaments génériques ( refus de la surmédication)

– des produits ménagers écologiques certifiés (la mention « non testés » doit figurer sur l’étiquette)

– des cosmétiques non-testés

– de façon générale, opter pour le minimum de produits ménagers, lesquels sont surtout des produits de marketing… Lire les étiquettes, les petits caractères! S’informer : la vague médiatique verte incite les marques aux publicités mensongères, aux fausses prétentions. Le pseudo-bio en cosmétique ne garantit rien, puisqu’il n’y a encore aucune législation, aucune homogénéité dans une multiplicité de petits labels. Il vaut mieux se renseigner, vérifier la liste des ingrédients, les chartes propres à chaque marque, ou consulter la liste One Voice sur internet, qui n’est malheureusement pas exhaustive.

Cite de l’émission Science Publique sur France Culture : La recherche médicale peut-elle éviter de faire souffrir les animaux ?

Je regroupe désormais tous mes articles à ce sujet dans la catégorie Ethique animale, la liste des titres peut être consultée à l’index.