Un voile noir fut ma paupière (Esther Tellermann)
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En hâte la nuit répond l’absence
À l’orée de ce monde je te laisse
Qui tant que tu existes te possède
Comme si de l’avoir nommé décrit décrété
Irrésolu de curiosité d’envie d’avidité
Il n’était plus que de mon invention
Dois-je entendre dois-je attendre
Je ne sais quoi d’inerte rien ne se crée
Le désarroi cette soustraction vive
Plaie de temps dans la mémoire
Devient de surseoir sinon de parfaire
D’une main amante l’inéluctable
Essartant ce peu de jour dont l’échancrure
Trompe l’éclat qu’elle découvre
S’entendant dire que s’entendre hélas
N’est pas au-devant dans le volubile
Ni dans l’inverse
Dès lors que ne se prendra plus
Le risque de la promesse
Plutôt attendre s’imagine l’achèvement
Est de séparer ce qui lie malgré
La clôture du présent son intensité fragile
Contradictoire trouve demeure à sa mesure
Hors d’elle la nuit répond le désespoir.
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